Fabrica Fantasma

Le noir et blanc, le grain du film argentique, le flou des expositions multiples : une tentative de traitement esthétique d’un sujet qui l’est peu par nature, même si l’on peut concevoir une forme d’attraction visuelle pour ces enchevêtrements de lignes.

Un effacement progressif, une dilution des repères visuels qui amènent peu à peu la série vers une forme d’abstraction, abstraction démentie par la permanence de quelques formes, quelques lignes qui permettent à chacun de reconstruire une image de ces lieux toujours identifiables.

Le côtoiement répété des sites industriels, au fil des prises de vue, a progressivement amplifié cette tentation d’effacement, comme une réponse symbolique à une dualité de sentiments, entre attirance visuelle et répulsion, que chacun de nous peut expérimenter face à ces lieux si présents dans notre quotidien, notre environnement proche.

Si les expositions multiples et le flou qu’elles génèrent sont le premier moyen de parvenir à cet effacement, j’ai progressivement convoqué dans mes images des éléments naturels pour adoucir, faire écran, tenter là encore de faire disparaitre.


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